Issue |
Ann. Phys. Fr.
Volume 26, Number 4, 2001
|
|
---|---|---|
Page(s) | 1 - 192 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/anphys:200104001 | |
Published online | 15 July 2001 |
Interactions électron-électron dans les fils mésoscopiques
Electron-electron interactions in mesoscopic wires
Service de Physique de l'État Condensé, Commissariat à l'Énergie
Atomique, Saclay, 91191 Gif-sur-Yvette, France.
: Department of Physics and Astronomy, Michigan State
University, East-Lansing, MI 48824-1116, USA.
Dans les couches minces métalliques, l'écrantage des
interactions coulombiennes entre électrons est moins efficace
que dans les métaux massifs en raison des chocs
élastiques que subissent les électrons sur les parois, les
défauts du réseau cristallin et les impuretés. Aux
températures inférieures au kelvin, il est prédit que
ces interactions électron-électron sont à l'origine de
la plupart des collisions inélastiques subies par les
électrons, et déterminent donc les échanges
d'énergie et l'extension de la cohérence de phase.
Nous présentons dans cet ouvrage trois expériences qui
sondent les interactions inélastiques subies par les
électrons dans les métaux diffusifs à basse
température, afin d'en élucider le mécanisme.
Dans la première partie, nous présentons une série de
mesures de la fonction de distribution en énergie des
électrons dans des fils mésoscopiques d'argent, de cuivre
et d'or placés dans un régime stationnaire
hors-équilibre. Ces expériences permettent d'accéder
au taux d'échange d'énergie entre électrons.
Ces résultats sont comparés dans la deuxième partie
avec la dépendance en température du temps de
cohérence de phase des électrons , que l'on
déduit de la mesure de la magnétorésistance de longs
fils. La cohérence de phase des électrons dépend du
taux total de collisions inélastiques, indépendamment de
l'énergie échangée.
Nous discutons divers mécanismes d'interaction pour rendre
compte à la fois des mesures des taux d'échange
d'énergie et du temps de cohérence de phase, et les
comparons quantitativement aux résultats expérimentaux.
La troisième partie est consacrée à la mesure de la
conductance d'une longue jonction tunnel entre un fil d'aluminium
et un plan de masse. La diminution de
cette conductance à
tension nulle est un effet attendu des interactions
électron-électron. Pour comparer mesures et
prédictions théoriques, nous avons reformulé
les
prédictions du calcul microscopique des interactions entre
électrons en terme d'impédance électromagnétique,
dans un langage similaire à celui utilisé pour la
théorie phénoménologique du blocage de Coulomb.
Abstract
In metallic thin films, the screening of Coulomb interactions is
less efficient than in bulk metals because of electron elastic
scattering from film boundaries, lattice defects, and impurities.
As a consequence, at sub-kelvin temperatures, electron-electron
interactions are expected to be the dominant inelastic process
undergone by electrons, which determines energy exchange and
limits the electronic phase coherence.
We present in this book three experiments that probe inelastic
collisions experienced by electrons at low temperature, in order
to find out their mechanism.
In the first part, we present a series of measurements of the
energy distribution function of electrons in copper, gold and
silver wires driven in a steady-state, out of equilibrium
situation. These experiments reveal the rate at which electrons
exchange energy.
These results are compared in the second part with the temperature
dependence of the phase coherence time of electrons ,
which is deduced from the magnetoresistance of long wires. The
phase coherence of electrons is limited by all inelastic
collisions, independently of the energy exchanged.
Different mechanisms to account for the energy exchange rate and
dephasing times are proposed and compared with experiments.
In the third part, we present measurements of the conductance of a
long tunnel junction between an aluminum wire and a ground plane.
The dip in the conductance at zero voltage is expected from the
theory of electron-electron interactions. To compare measurements
and theoretical predictions, we rephrase the microscopic theory of
electron-electron interactions in terms of an electromagnetic
impedance, as is done for the phenomenological theory of Coulomb
blockade.
© EDP Sciences, 2001